1 cadre sur 10 en partie exclu du système solidaire par répartition ? - Réforme des retraites

La retraite des cadres du privé est assurée à 44 % par le régime général de Sécurité sociale, et à 56 % par l’AGIRC-ARRCO, la retraite complémentaire du privé. Les cadres cotisent sur l’ensemble de leur salaire (sauf les cadres dirigeants qui gagnent plus de 8 fois le plafond de la sécurité sociale, soit 27 000€ brut/mois), et reçoivent ensuite des pensions calculées en fonction de leur salaire antérieur, ce qui leur permet de maintenir leur niveau de vie.

Pour mémoire, la répartition, dans sa conception actuelles, c’est-à-dire « à prestations définies », est un système de financement des retraites particulièrement sûr : les cotisations de l’année sont immédiatement employées au financement des pensions de l’année, tout en permettant aux actifs d’acquérir solidairement des droits inaliénables, matérialisés par des annuités ou des points de retraite.

Le Haut-commissaire à la réforme des retraites a annoncé que le  système par répartition ne couvrirait plus les salariés que dans la limite de 3 plafonds de la Sécurité sociale au lieu de 8 plafonds aujourd’hui.

10 % des cadres ne pourraient plus ainsi cotiser en répartition sur la totalité de leur salaire, ce qui les priverait de la continuité de niveau de vie que seul le système par répartition peut leur garantir. L’enjeu : renvoyer ces cadres supérieurs vers la capitalisation, pour le plus grand bonheur des assureurs.

Un problème pour nos systèmes par répartition qui perdraient une partie de leurs recettes.

Et un recul pour les cadres concernés, les produits d’épargne retraite n’offrant aucune garantie de récupération des sommes épargnées. Le souscripteur s’engage à épargner une quotité de son salaire contractuellement définie (d’où la notion de « cotisations définies »), et supporte seul le risque de volatilité des marchés financiers, puisque l’assureur n’assume en retour aucun engagement, pas même la restitution du capital (voir le Décodeur de la réforme et la Battle Capitalisation vs/ Répartition )

Pourquoi les salariés devraient-ils assumer les risques que les banquiers et les assureurs, en toute connaissance de cause, refusent de prendre ?

Alternatives

Permettre ingénieurs et cadres de se constituer dans le système par répartition, fonctionnant à  prestations définies (cf. point 1) l’intégralité de leurs droits à retraite en les couvrant jusqu’à 8 plafonds de la Sécurité sociale.

Réagir

Il faut se connecter pour ça ! Les commentaires sont publiés de manière anonyme. Tes informations personnelles ne seront jamais transmises, vendues, ou publiées.