L’allongement des durées de cotisation exigées pénalise directement les jeunes. Pour les générations nées après 1972, il faudra cotiser 43 ans pour prétendre à une retraite à taux plein. Quand, du fait de l’allongement de la durée des études, de l’augmentation du chômage et de la précarité des débuts de carrière, l’âge moyen du premier emploi stable est de 28 ans, valider ses 43 annuités de cotisations devient mission impossible.

Ajoutons que le report de l’âge légal de départ en retraite contraint nombre de seniors à rester en poste, ce qui limite les possibilités de recrutement et augmente le chômage des jeunes.

La réforme des retraites ne fera qu’amplifier ce phénomène. Pour faire passer sa réforme, le gouvernement va lisser son application dans le temps et réserver les mesures les plus régressives aux moins de 50 ans.

Sommés de faire des études toujours plus longues sans aucune certitude de trouver un emploi stable à l’issue, et premiers à supporter l’impact de la réforme, les jeunes générations seront sacrifiées. Sans prise en compte des années d’études ni financement supplémentaire pour faire face au papy boom, la réforme des retraites de Macron se traduira par un décrochage du niveau des futures pensions encore plus sévère pour les salariés diplômés.

Autant  demander aux jeunes générations de choisir entre faire des études ou partir tôt à la retraite ! Alternative pour le moins singulière à l’heure de la révolution digitale et totalement contre-productive dans un pays qui a besoin d’élever le niveau des qualifications pour répondre aux défis technologiques, industriels, sociétaux et économiques de demain.

Alternatives

La validation, sans rachat, des années d’étude pour neutraliser leur impact sur l’âge de départ. En effet, étudier, c’est travailler !

Elle reposerait sur un financement tripartite, avec une cotisation employeur au taux de 0,5 % de la masse salariale brute, une cotisation étudiante forfaitaire de 125 euros par an et une intervention de l’Etat pour compenser les cotisations dont seraient exonérés les boursiers. Enfin la possibilité d’opérer des versements de cotisation rétroactifs serait ouverte à l’ensemble des salariés diplômés.

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